Elle permet d'assister par ordinateur le chirurgien-dentiste. L'étude réalisée sur les trente premiers patients montre que ce procédé totalement innovant est fiable. D'après son concepteur, Guillaume Champleboux, responsable des recherches chez Praxim, le temps d'intervention est réduit de 30 % par rapport à une opération classique et le patient souffre moins car on lui ouvre la gencive sur une plus petite surface. Petit bémol: le parcours est un peu plus long que la méthode traditionnelle.
Il faut d'abord fabriquer un moule en résine qui reproduit la denture du patient, puis ce dernier passe un scanner dans le centre d'imagerie le plus proche. Les mesures en trois dimensions sont recueillies par un logiciel qui permet au chirurgien de choisir les meilleures orientation et position pour fixer l'implant dans l'os de la mâchoire. Il replace alors le moule – préalablement percé par un robot selon les indications du logiciel – sur le patient et réalise l'opération chirurgicale proprement dite1. Lancé il y a un peu plus d'un an et validé par une quinzaine de dentistes, le produit en a séduit sept autres. À ce jour, environ 150 patients ont été traités ainsi. L'outil n'est pas là pour remplacer le dentiste, précise Guillaume Champleboux. C'est seulement une aide. Au tout début du projet, le chercheur travaillait au sein du TIMC2 de Grenoble en collaboration avec Thomas Fortin de la faculté dentaire de Lyon.
Profitant de la loi Allègre sur l'innovation, Guillaume Champleboux crée en 2001 sa propre start-up qui, un an plus tard, est absorbée par l'entreprise française Praxim. Née en 1995, la petite société collaborait déjà avec le laboratoire grenoblois. Aujourd'hui, Guillaume est satisfait de voir que son produit a enfin trouvé sa place dans les soins dentaires. Aux patients et aux chirurgiens, maintenant, de le juger sur la durée.