La ministre de la Santé Marisol Touraine souhaite s'attaquer aux problèmes des soins optiques et dentaires, de moins en moins accessibles en France. Que propose-t-elle?
L’objectif du gouvernement, indique Marisol Touraine, n’a pas été de "réformer contre les médecins, mais pour les patients". En ce sens, les patients aux revenus les plus modestes "auront la garantie d’être reçus au tarif de la Sécu", tandis que les autres seront mieux remboursés. Pour les médecins ayant adhéré au contrat d’accès aux soins, les dépassements seront gelés. "En contrepartie, précise-t-elle, le médecin bénéficiera de la prise en charge d’une partie de ses cotisations."
Ce sera l’un des prochains gros chantiers du ministère de la Santé : mieux encadrer les coûts des lunettes et des prothèses dentaires. Une semaine après la délivrance (non sans douleur) d’un accord sur les dépassements d’honoraires, visant à limiter les abus, la ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé son intention de s'attaquer, désormais, aux remboursements des soins optiques et dentaires. Conséquences d'une prise en charge de plus en plus faible par l'Assurance maladie et les complémentaires santé : les Français doivent mettre la main au porte-monnaie, certains allant jusqu'à renoncer à certains de ces soins pour des raisons financières.
Pour l’heure, le gouvernement entend favoriser l’accès aux soins optiques et dentaires. Marisol Touraine projette "de réguler le prix des lunettes et des prothèses dentaires", notamment par un encadrement des prix et une amélioration de l’information des patients. De surcroît, elle souhaite réduire les délais d’attente pour les consultations d’ophtalmologie et favoriser "le développement de réseaux de soins et de magasins agréés par les mutuelles qui permettent aux assurés de bénéficier de tarifs les plus bas".
Si le Sénat vote l’amendement adopté vendredi dernier par l’Assemblée nationale, les médecins devront maîtriser leurs consultations privées à l’hôpital. En effet, rapportent Les Echos (page 5), les députés ont adopté une série de mesures visant à mieux contrôler cette pratique qui concerne 4.500 praticiens environ, c’est-à-dire 12% d’entre eux. "Il ne s’agit ni de l’interdire, ni même de la restreindre, mais de mettre fin aux abus", rapporte le quotidien.
Pour cela, deux dispositions essentielles sont prévues. Avec la première, les patients devront désormais s’acquitter de la consultation auprès de l’hôpital, et non plus directement auprès du médecin. Ce n’est qu’après paiement que l’établissement reversera au médecin le tarif de la consultation.
La seconde mesure envisage un paiement au praticien à l’unique condition que ce dernier ait fourni "son planning précis à la direction de l’hôpital, qui pourra ainsi vérifier que l’exercice libéral ne dépasse pas 20% de son activité, comme c’est la règle". En cas de dépassement, poursuivent Les Echos, une pénalité sera appliquée à l’établissement, voire un retrait de l’autorisation d’exercer en libéral en cas d’abus.
Plus d'informations, voir sur zetadental.