L’entreprise FKG Dentaire basée à la Chaux-de-Fonds a l’ambition de révolutionner le domaine de l’endodontie (le traitement des maladies de la racine dentaire). La société neuchâteloise, qui se positionne déjà comme un acteur majeur sur ce marché de niche, entend en effet exploiter une nouvelle tendance de la médecine dentaire. «Aujourd’hui, les dentistes réutilisent leurs instruments après chaque patient, ce qui implique une désinfection systématique. Or, de nombreux cas de contamination, notamment avec l’hépatite, ont contraint la profession et les autorités de surveillance à opter pour un usage unique des outils», explique le propriétaire et président du Conseil d’administration, Jean-Claude Rouiller.
Pour répondre à ce nouveau besoin, FKG développe un instrument à base de nickel-titane (les premiers brevets ont été déposés par l’entreprise au milieu des années 1990). Un alliage possédant de grandes propriétés. « Nous utilisons la mémoire de forme, dont bénéficie cette matière. L’instrument une fois soumis à une température différente, change de forme. De ce fait, notre outil permettra de faire le travail réalisé actuellement par cinq à six instruments. La hausse du coût engendré par l’utilisation d’un produit à usage unique est ainsi considérablement compensée.»
Le produit est actuellement en phase de test. La commercialisation devrait débuter cette année. «Le potentiel de ce nouveau marché est énorme. Pour l’instant, le Royaume-Uni représente l’opportunité la plus importante. L’usage unique des instruments étant devenu obligatoire. L’Allemagne est également sur le point de légiférer en la matière. Les autres pays européens devraient, je l’espère, suivre le pas.»
Cette capacité d’innovation dont fait preuve FKG n’est pas nouvelle. La lauréate du Prix de l’entreprise Swiss venture club 2012 (récompensant l’entreprise la plus novatrice de Suisse occidentale) entretient cette culture de l’innovation depuis bientôt vingt ans. «Lorsque j’ai acquis l’entreprise en 1994, le chiffre d’affaires stagnait à hauteur de quatre millions de francs depuis des dizaines d’années (FKG a été créée en 1931). Les efforts en R&D et les brevets liés aux instruments en nickel-titane, nous ont permis de réaliser chaque année une croissance à deux chiffres (le chiffre d’affaires 2012 atteint 30 millions de francs).»
A ce jour, FKG exporte la quasi-totalité de sa production, essentiellement en Europe et aux Etats-Unis. Deux régions qui représentent 88% de ses ventes totales. «L’Asie constitue toutefois une grande opportunité. Nous prévoyons notamment une très forte progression en Inde dans les années à venir.» Même si 80 à 90% du chiffre d’affaires concerne les produits liés au domaine de l’endodontie, FKG développe aussi d’autres segments de la médecine dentaire, notamment des produits pour la reconstruction de la dent.
L’entreprise, qui compte actuellement 140 employés, souhaite également accroître sa diversification. C’est dans ce sens qu’elle a créé, il y a peu, l’entité FKG Technology. «Notre technologie peut être appliquée au domaine horloger ainsi que dans l’aéronautique. Pour l’instant, nous n’avons pas encore assez développé de projets concrets. Or, il est important d’assurer ses arrières et rester attentif à l’évolution des technologies afin de conserver notre avance concurrentielle. Nous avons d’ailleurs senti une menace il y a quelques années, lorsque certains acteurs ont tenté d’utiliser des lasers dans le traitement endodontique, heureusement sans succès.»
Ressource: agifi.com