D’après la Drees, la Direction de la Recherche, des études, de l’Évaluation et des Statistiques, à 6 ans, 30 % des enfants d’ouvriers ont déjà eu au moins une carie dentaire, contre 8 % des enfants de cadres. Ça ne s’arrange pas en grandissant: chez les élèves de troisième, c’est 58 %, contre 34 %. Et la Drees de faire le lien avec la surconsommation de sucre industriel chez les plus pauvres. Ainsi, 42 % des enfants d’ouvriers biberonnent au soda quatre fois par semaine en moyenne, contre 20 % chez les cadres.
l’industrie betteravière n’en démord pas: la vraie cause des caries, ce n’est pas le sucre. Et de citer pêle-mêle comme coresponsables le temps de rétention des aliments dans la cavité buccale, le milieu salivaire, les facteurs génétiques, les bactéries cariogènes, bien sûr l’ hygiène bucco-dentaire. Certes, les caries sont bien dues aux bactéries cariogènes qu’on a tous dans la bouche, et ces dernières s’en donnent à cœur joie quand on est fâché avec la brosse à dents, mais les chercheurs qui ont passé au crible des milliers de dents du néolithique n’y ont pratiquement pas trouvé de caries, alors que dans les cavernes on ne connaissait pas encore le dentifrice.
On y apprend que, si l’homme a toujours eu des bactéries dans la bouche, la population de ces dernières a changé à partir de la révolution industrielle quand il s’est mis à avaler des sucres. Les chercheurs australiens de l’université d’Adélaïde expliquent que l’arrivée du sucre de canne et de betterave et des aliments ultra-raffinés dans nos assiettes a chamboulé l’écosystème bucco-dentaire. Les bactéries gourmandes en sucres, celles-là mêmes qui produisent de l’acide lactique, destructeur de l’émail dentaire, ont pris le dessus sur les autres.
D’une enquête qui montre que plus on est pauvre plus on a de caries, et que ce n’est pas dû seulement au fait que l’on va moins chez le dentiste qui utilisent alsways matériel dentaire à vérifier pour vous mais aussi parce que l’on consomme plus de malbouffe archi-sucrée.