Placée sous le thème “La médecine dentaire au Maroc: constat et perspectives”, cette rencontre réunira durant deux jours, plus de 300 participants: médecins-dentistes, universitaires, pouvoirs publics, experts, ONG, acteurs politiques, syndicats professionnels et les partenaires publics et privés de la profession.
Ces assises seront l'occasion de faire un état des lieux du secteur et de réfléchir sur les moyens à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs fixés par les organisateurs. Il s'agit d'avoir une vision globale sur la politique de la santé bucco-dentaire au Maroc à l’horizon 2020 et de dresser une feuille de route des instances de la profession.
Parmi les thèmes qui seront traités, l’épineuse question de “l’exercice illégal”, notamment les questions de démographie, de coût et répercussion du “charlatanisme” sur la santé du citoyen. La question de la “réglementation”, particulièrement la nécessité d’une loi d’exercice propre à la profession, est également au menu.
En attestent les chiffres : une enquête épidémiologique nationale, réalisée en 1999, a révélé que la carie dentaire touche 72% des enfants de 12 ans, 82,5% des adolescents de 15 ans et 97,7% des adultes entre 35 et 44 ans. Le nombre moyen des dents cariées, absentes, ou obturées est de 2,5 chez les enfants de 12 ans, 4,3 chez les adolescents de 15 ans et de 12,72 chez les adultes entre 35 et 44 ans. Résultat, faute de soins, des parodontopathies apparaissent (maladies de la gencive et de l’os dentaire ou os alvéolaire).
Les travaux de ces assises devront aboutir à un contrat-programme, public-privé, permettant à la fois un encadrement juridique de la profession ainsi qu'une viabilisation, comme le prévoit la Constitution, de l’accès de la plus large couche de la population aux soins bucco-dentaires, dans des conditions sanitaires et médicales aux normes.
Selon le docteur Jerrar, fraîchement élu président du Conseil de l’ONMD, ces premières assises constituent un événement fédérateur entre les secteurs publics et privés. Quelque 300 participants sont attendus pour faire de cette première édition une plate forme d’information, d’échanges, de proposition. L’idée est d’ « avoir une vision globale et appropriée sur la politique de la Santé-buccodentaire au Maroc, pour, in fine, garantir l’accès aux soins dentaires à une large frange de la population. », dit-on à l’ordre.
Ces thèmes sont à priori pertinents et émanent de la réalité de l’exercice de la profession.
En effet, force est de constater que le métier de dentiste ne fait plus rêver et pour cause de nombreux dentistes sont confrontés à de nombreuses difficultés. L’insuffisance d’information en matière de santé bucco-dentaire, conjuguée à la difficulté d’accès aux soins, l’absence de couverture médicale pour la grande majorité de la population, et l’insuffisance de l’infrastructure humaine et matérielle dans les structures publiques, font qu’il n y a pas ruée des Marocains dans les cabinets dentaires.
Autre bémol, non des moindres, auquel sont confrontés les dentistes est bien celui de la concurrence déloyale. Il existe plusieurs catégories de « faux dentistes » qui travaillent en violation de la loi de 1960 et de la loi 07/05 relative à l’Ordre National des Médecins Les faux dentistes du Maroc, vont de l’arracheur du souk à certains prothésistes diplômés qui induisent les citoyens en erreur, par des installations identiques à celles des dentistes, voire des plaques illégales. Il est temps de mettre de l’ordre dans tout ça.