L'Association dentaire française (ADF), qui tient son Congrès ce week-end à Paris, s'insurge contre cette organisation qui s'éloigne de la "mission de santé publique" de la profession: pour l'ADF, c'est un moyen de faire du travail à la chaîne. "Leurs dentistes font jusqu'à huit implants à l'heure", s'exclamait vendredi matin Christian Couzinou, président de l'Ordre des chirurgiens-dentistes, en marge du congrès de l'ADF.
Depuis l'année dernière, l'association Dentexia a ouvert plusieurs centres dentaires en France, qui viennent concurrencer les cabinets classiques en proposant des soins à prix imbattables. Dentexia propose ainsi une pose d'implant et couronne pour 970 euros, contre plus de 2.000 euros chez un dentiste classique en Île-de-France.
Les dentistes employés dans ces centres ont une rémunération fixe, et non pas à l'acte. "Cela leur permet de se libérer de la pression financière quand ils sont en relation avec les patients", expliquait mercredi sur France 5 Pascal Steichen, fondateur de Dentexia, pionnier du low-cost dentaire en France.
L'association parle d'une "dérive mercantile" très préoccupante. "Les centres low-cost ne réalisent qu'une partie de l'activité: ils ne font ni soins aux enfants, ni détartrage, ni extractions, qui sont des pratiques peu rémunératrices. Résultat, 80% de leur activité est concentrée sur l'implantologie et la prothèse, qui sont les soins les plus rentables", explique à Sipa Joël Trouillet, secrétaire général de l'ADF.
"Comme l'activité est totalement rationnalisée, c'est un commercial qui va établir le devis et non pas le praticien lui-même. Quelqu'un vient pour une couronne, mais on le convainc de s'en faire poser quatre", déplore aussi Christian Couzinou. "Cela pose un gros problème d'éthique et de déontologie. Dans ces conditions, peut-on croire qu'il y a vraiment un consentement éclairé du patient?"
Interrogé vendredi par Sipa, Dominique Goedert, directeur adjoint de Dentexia, conteste vivement ces accusations. "Nous faisons travailler des dentistes comme les autres, avec la même considération des patients. De plus la qualité de notre service est contrôlée comme partout", assure-t-il. "Nous proposons des soins à des gens qui avaient renoncé à soigner leur dentition à cause du prix, notre formule marche parce qu'elle a été bien pensée! On nous reproche de faire bouger les lignes, il y a beaucoup de jalousie là-dedans."
Depuis le dépôt de ses statuts dans les Bouches-du-Rhône à l'été 2011, l'association Dentexia a ouvert cinq centres en France, dont un au mois de janvier 2012 dans le quartier Saint-Lazare, à Paris. Et son développement ne fait que commencer, si l'on en croit Dominique Goedert: "nos détracteurs sont nombreux mais ils vont devoir s'habituer: nous allons continuer sur notre lancée et ouvrir plusieurs centres par an en France", a-t-il expliqué à Sipa.
source: Zeta dentaires fr - Low cost Lampe à photopolymériser